LIGUE DES NATIONS - DEMI-FINALE : L'ESPAGNE ÉLIMINE LA FRANCE (5-4)

La demi-finale de la Ligue des Nations entre l’Espagne et la France a offert un scénario exceptionnel ce jeudi soir, au MHPArena de Stuttgart. Dominée pendant plus d'une heure, l’équipe de France a tenté une remontée en fin de match, sans parvenir à renverser une équipe d’Espagne efficace et bien en place. Le score final (5-4) reflète un affrontement riche en rebondissements et en enseignements, tant sur le plan collectif qu’individuel.

Crédit Photo : So Foot.com, en blanc Randal Kolo Muani (France) en course avec le ballon contre Mikel Merino (Espagne)

Une première période à sens unique

Dès les premières minutes, la sélection espagnole a imposé son rythme, en s'appuyant sur une maîtrise technique et une organisation fluide. Le premier but est intervenu dès la 22e minute par Nico Williams, suivi seulement trois minutes plus tard par Mikel Merino, qui portait le score à 2-0. La défense française, fortement remaniée par les absences de Koundé, Upamecano et Saliba, a peiné à contenir les vagues offensives espagnoles. Lamine Yamal, déjà auteur de performances remarquées lors de l’Euro 2024, s’est une nouvelle fois illustré. À 17 ans, l’ailier du FC Barcelone a provoqué un penalty qu’il a lui-même transformé à la 54e minute, avant de marquer un second but d’un geste technique en déséquilibre pour le 5-1 sur une passe décisive de Pedro Porro. Entre-temps, Pedri avait inscrit le quatrième but espagnol (55e). À ce moment du match, l’Espagne menait largement, semblant maîtriser tous les aspects du jeu.

Une réaction française tardive mais marquante

Après avoir encaissé cinq buts, les Bleus ont initié un retour dans le dernier quart d’heure. Kylian Mbappé a réduit le score sur penalty à la 59e minute. Puis, Rayan Cherki, entré en jeu pour sa première sélection, a dynamisé l’attaque française. À la 79e minute, il a marqué d’une frappe lointaine du pied gauche. Quelques instants plus tard, son centre a provoqué un but contre son camp de Robin Le Normand (84e). Dans le temps additionnel, Cherki a de nouveau été à l’origine du quatrième but français, en délivrant une passe décisive à Randal Kolo Muani, qui a marqué de la tête à la 92e minute. Malgré cette fin de match intense, l’équipe de France n’est pas parvenue à égaliser. Les dernières tentatives, notamment une nouvelle occasion pour Kolo Muani à la 87e minute, ont été infructueuses.

Des statistiques contrastées

Sur l’ensemble du match, la France a légèrement dominé la possession (53 %) et tenté 18 tirs, dont 9 cadrés. En face, l’Espagne a fait preuve d’un réalisme supérieur, convertissant 5 de ses 7 tirs cadrés en buts. Unai Simón, le gardien espagnol, a réalisé plusieurs arrêts décisifs, notamment face à Ousmane Dembélé (38e, 45e) et Mbappé (31e, 76e), avant de voir Dembélé quitter le terrain sur blessure. L’un des éléments notables de cette rencontre a été la fragilité défensive des Bleus, exposée face à une équipe espagnole en pleine réussite. L’absence de plusieurs titulaires habituels en défense centrale s’est fait sentir, tout comme un manque de coordination dans les phases de repli.

Une Espagne en maîtrise, une France en chantier

L’équipe d’Espagne confirme ainsi sa dynamique positive, après son titre européen en 2024. Sa qualification pour la finale de la Ligue des Nations est marquée par une prestation offensive aboutie, portée par une jeune génération talentueuse. Pour la France, cette élimination s'accompagne de nombreuses interrogations. Le sélectionneur Didier Deschamps devra tirer des enseignements de cette rencontre, à la fois sur le plan défensif et dans la gestion du groupe. L’apport de joueurs comme Rayan Cherki constitue néanmoins un point positif, dans la perspective de la préparation au Mondial 2026. L’Espagne affrontera en finale le vainqueur de l’autre demi-finale entre l’Italie et les Pays-Bas. La France, quant à elle, devra se concentrer sur le match pour la troisième place, en attendant de reconstruire une dynamique plus stable à l’approche des grandes échéances internationales.

Mamadou Elhadji LY / CESTI